Editorial du « Monde ». En 2015, la question de l’immigration a confirmé le pire de l’Union européenne : son incapacité congénitale à l’action collective. Mais quand on évoque l’Union européenne (UE), c’est un peu comme si l’on disait « l’ONU ». L’UE n’est, in fine, que ce qu’en décident ses membres – les vingt-huit Etats qui la composent (en attendant un prochain élargissement).
L’UE n’a pas en soi de volonté propre. Et ce depuis plus de quinze ans. Aucune initiative, ou presque, ne part plus des institutions communautaires. L’Union ne fonctionne plus que comme une machine inter-étatique. Chacune de ses décisions se résume au plus petit dénominateur commun aux Vingt-Huit. C’est par abus de langage ou par paresse intellectuelle que la presse, sur les autres continents, parle de « l’Europe » quand il s’agit de questions autres que celles liées à l’économie. Et sur l’immigration, comme sur tant d’autres sujets, les Vingt-Huit ne sont pas d’accord. Ils ont des excuses. Pour l’essentiel, la question de l’immigration extracommunautaire ne fait pas partie des compétences de l’UE. Il n’y a pas d’unification du droit d’asile : chacun des Vingt-Huit a sa propre législation. Il n’y a pas de politique commune face à l’immigration économique, celle qui n’est liée ni à la guerre ni aux persécutions politico-religieuses. Il y a bien une politique commune sur la question du contrôle des frontières extérieures de l’UE, décidée lors de l’adoption des accords sur la libre circulation au sein de l’Union. Mais elle n’a jamais été appliquée jusqu’ici : les Etats viennent seulement de doter l’agence chargée de cette mission, Frontex, des moyens adéquats. Pour consulter l'article en entier : http://www.lemonde.fr/idees/article/2015/12/31/refugies-l-europe-passe-a-cote-de-l-histoire_4840244_3232.html
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