Affranchir la frontière / Waving borders Colloque international Les 22, 23 et 14 novembre 2018 à l'Université de Montréal et La maison de la Syrie Propositions à envoyer jusqu'au 1et juillet 2018 Internationel Symposium November 22, 23 and 24 2018, University of Montreal and La maison de la Syrie Proposal can be submitted until July 1st 2018 Cliquez ici pour télécharger l'appel bilingue détaillé / Click here to download the more detailled and bilingual call for papers : ![]()
No borders. No fences. Free movement for all. Propagandhi Argumentaire
Lorsque l’on pense aux récits, littéraires ou juridiques, de même qu’aux oeuvres visuelles et cinématographiques produits dans des contextes de déplacement politique, le territoire, dans ses aspects les plus prescrits, normés et balisés, apparaît très souvent comme un élément de réflexion central. Il n’y a pas de demande d’asile sans au préalable une frontière géographique, mais symbolique aussi, qui délimite les états-nations et qui empêche la libre circulation. Les déplacements entre les frontières sont toujours réglementés sous le sceau de la loi et parfois même empêchés par cette même loi. Le contexte politique étatsunien actuel, avec la menace planante de l’agrandissement du mur, frontière matérielle entre le Mexique et les États-Unis, témoigne de l’actualité de cette affirmation. Le monde tel qu’on le connaît est segmenté, fracturé dans sa composition, dans sa géographie et les déplacements s’en voient nécessairement influencés. Mais qu’arrive-t-il lorsqu’il y a une (re)formulation ou une (re)création, dans et par l’imaginaire artistique, de ces frontières territoriales ? Peut-on alors parler d’une Weltliteratur tel que le proclamait déjà Goethe, au XIXe siècle, ou encore de world literature, selon le modèle anglo-saxon héritier des théories postcoloniales, voire d’un Tout-monde, un concept défini par Édouard Glissant ? Devrait-on plutôt parler d’épistémologies planétaires ? Ces épistémologies planétaires permettent de penser les concepts de migration, de migrance, de déplacement et de refuge politique en lien avec les notions d’écologie et d’environnement et d’ainsi poser un regard renouvelé sur les pratiques créatrices de la migration. La planétarité est en effet un « système-monde » à plusieurs niveaux qui suppose de considérer les interactions entre des territoires fragmentés et des territoires en apparence stables. Nous aurions ainsi, d’une part, des espaces où les droits de la personne sont systématiquement violés ainsi que d’autres où s’exerce l’extraterritorialité qui, au niveau du droit, offre au réfugié une terre d’asile. Si le projet de recherche Réfugié.e.s et Déplacé.e.s a inscrit, depuis bientôt 3 ans, ses réflexions autour des questions de représentations narratives (colloque La figure du réfugié : représentations littéraires, artistiques et médiatiques, 84e congrès de l’ACFAS, 2016) et juridiques (Workshop on the Figure of the Migrant in Law and Literature : Common Places, Norms and Evolving Narratives, Université Ryerson, 2016) et qu’ainsi la question du territoire et des frontières est toujours restée présente en tant que constituante des figures de réfugiés, nous voulons maintenant la placer au centre. Depuis la figure du réfugié, nous souhaitons opérer un changement de paradigme conceptuel pour aller vers le déplacé qui correspond à une des deux figures centrales du titre du projet de recherche. On peut en effet comprendre, par ce titre lui-même, celui ou celle qui est à la fois réfugié et déplacé, mais la construction même de l’énoncé suggère aussi qu’il est question à la fois des contextes de représentation des réfugiés et, sans y être adjoint, des déplacés, des figures même du déplacement. Il s’agira donc, dans cette perspective, de se détourner de la figure dans son sens premier de personnification pour entrevoir les possibilités sémantiques du déplacement et des figurations de ce déplacement, figurations qui peuvent aussi se donner à voir comme des actes esthétiques, des productions créatives de l’espace. Conference topic While thinking about literary or judicial narratives as well as visual and cinematographic expressions produced in contexts of political displacements, the very notion of territory, in all its more normative and prescribed aspects, appears as a central issue. There is no possible access to the asylum without, at first, a geographic, but also a symbolic border that needs to be crossed, a border that shapes the nation-states and is thereby regulating the possibility of free movement. Displacements across borders are always regulating under the cover of the Law and oftentimes refused under that same Law. Actually, the political issues of the United States under the Trump’s administration and the planning menace of a wall separating Mexico from the USA is an acknowledgement of that affirmation. The world as known is divided, fractured in its composition, its geographies and the very possibility of displacement are necessarily influenced by that segmented shape of the world. The question we need to ask is the following: What happens when there is a (re)invention or a (re)creation, with and through artistic imagination, of those national boundaries? Must we, then, talk about Weltliteratur as Goethe already thought about it in the early XIXth century? Or think about World Literature following the anglo-American model inherited by postcolonial theories, or even of the concept of the “Tout-Monde” defined by Edouard Glissant? Should we, instead, insist on planetary epistemologies? Those planetary epistemologies offer ways to think about concepts such as migration, migrance, displacement and the political refugee in terms of ecology, environmental economy and, therefore, renewing studies about creative practices of migration. Indeed, planetarity is a world-system in multiple levels which supposes the consideration of forms of interactions between divided and stable territories. There are, on one hand, those spaces where human rights are systematically violated as well as others where, at the level of the Law, extraterritoriality operates as to give the refugees a safe place to live. In the last 3 years that correspond to the development of the research project « Out of place : Law, literature and migration », the focus has been directed to questions of narrative representations (conference La figure du réfugié: représentations littéraires, artistiques et médiatiques, ACFAS, 2016) as well as judicial representations (Workshop on the Figure of the Migrant in Law and Literature : Common Places, Norms and Evolving Narratives, Université Ryerson, 2016). Therefore, questions of territories and boundaries have always been part of the discussion as they are central issues when addressing the figure of the refugee. What we are looking forward to, with this symposium, is to put that issue back at the forefront. From the figure of the refugee, we want to operate a change in the conceptual paradigm to move toward the displaced that links together the two part of the French project’s title (Réfugié.e.s et déplacé.e.s). Doing so, we need to decenter the gaze toward the figure as a sole person to think about semantic possibilities of the displacement as well as the figurations of that displacement, figurations that need to be address as aesthetic actions and creative productions of space.
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